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L’équipe de Pierre Jannin et le Dr Claire Haegelen inventent un GPS cérébral

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Pierre Jannin, directeur de recherche à l’Inserm (Rennes), travaille en binôme avec Claire Haegelen, neurochirurgienne au CHU de Rennes. Avec son équipe (MediCIS) il développe un outil de guidage 3D qui améliore l’implantation dans le cerveau d’électrodes lors des opérations de stimulation cérébrale profonde. Grâce au soutien des grands dirigeants bretons, à travers leur fonds Bretagne Atlantique Ambition, l’INCR finance un poste de jeune chercheur dans son unité de recherche.

INCR : Pierre Jannin, sur quoi travaille le jeune chercheur recruté dans votre équipe MediCIS ?

Pierre Jannin : Depuis le 1er février 2015, nous avons recruté Yulong Zhao. Il a un profil d’ingénieur de recherche et il est spécialisé dans la programmation informatique. Il travaille sur la stabilisation et l’extension d’un logiciel d’assistance pour les neurochirurgiens lors des opérations de stimulation cérébrale profonde. La première extension qu’il développe permettra de guider en 3D sur un écran et en temps réel, l’implantation des électrodes dans le cerveau de la personne opérée. Cela va permettre un vrai saut qualitatif au niveau de la précision de passage de l’électrode et la précision du positionnement final. Le second module logiciel qu’il développe va permettre au neurochirurgien de contrôler la zone d’influence de l’électrode afin d’optimiser les effets de la stimulation électrique sur les symptômes du patient.

INCR : Professeur Haegelen, quels sont les apports de ces travaux pour les neurochirurgiens ?

Professeur Claire Haegelen : La stimulation cérébrale profonde (SCP) soulage environ 450 patients par an, qui souffrent essentiellement des symptômes sévères de la maladie de Parkinson. Les opérations de SCP durent plusieurs heures pendant lesquelles le patient doit rester conscient. Et bien sûr nous n’ouvrons pas la boite crânienne pour voir ce que nous faisons ! Nous devons aller poser des électrodes dans de toutes petites structures qui se trouvent au milieu du cerveau. Pour réussir ces opérations nous nous appuyons sur l’imagerie cérébrale, sur notre expérience des opérations précédentes et sur une équipe de neurologues et d’infirmières super entraînés présents autour de moi dans le bloc opératoire. L’objectif général de ce logiciel est d’améliorer la qualité globale de nos interventions. Le premier effet mesurable est d’avoir raccourci de 2 heures à seulement 30 minutes l’étape de planification de l’opération. Pendant l’opération nous visualisons en 3D la lente descente de l’électrode et nous ciblons maintenant avec beaucoup plus de précision la cible que nous voulons atteindre. J’ai aussi l’impression que nous atteignons plus vite cette cible. Ce ressenti doit être validé par l’analyse des données. Nous avons enregistré une centaine d’opérations filmées.

INCR : Ce logiciel pourra t’il être utilisé ailleurs qu’à Rennes ?

Professeur Claire Haegelen : Bien sûr ! Ce logiciel est unique au monde dans les fonctions que nous développons actuellement à Rennes avec Pierre Jannin et son équipe. Dans quelques semaines il va être testé à Nancy et à Strasbourg par les équipes de neurochirurgie. Une équipe norvégienne et une équipe américaine nous ont aussi demandé de pouvoir le mettre en situation de test. Nous commençons à travailler avec eux pour cela. Nous avons déposé plusieurs brevets et nous initions un processus de collaboration avec la société MEDTECH de Montpellier qui a conçu et développé le robot ROSA, un robot de guidage en neurochirurgie le plus performant au monde. Cette collaboration pourrait se concrétiser par la création d’une start-up.

INCR : Les travaux du jeune chercheur ne concernent que la maladie de Parkinson ?

Pierre Jannin : Ce qui est exceptionnel dans l’apport financier de Bretagne Atlantique Ambition, c’est qu’il nous permet de concrétiser dans l’INCR (Institut des Neurosciences Cliniques de Rennes) une véritable dynamique collective. Je rencontre prochainement Fabrice Wendling, le directeur de l’unité de recherche SESAME, membre fondateur de l’INCR, pour lui présenter l’environnement logiciel créé par Yulong et voir comment le mettre au service des ses propres recherches sur l’épilepsie.

 

Pour en savoir plus :

Article Université Rennes 1

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