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Projet de recherche sur l’épilepsie du nourrisson

épilepsie du nourrisson

Les liens entre l’unité INSERM 1129 (Epilepsie de l’enfant et plasticité cérebrale, université Paris Descartes) et le l’unité INSERM 1099 (Laboratoire Traitement du Signal et de l’Image (LTSI), Rennes) se sont à nouveau renforcés autour d’un projet de recherche autour de l’épilepsie du nourrisson. Ce projet a reçu tout récemment la reconnaissance de l’INSERM via l’attribution d’un poste d’accueil pour un jeune chercheur-clinicien rennais.

Pour son projet de Thèse d’Université, le Dr Mathieu Kuchenbuch, Assistant Hospitalo-Universitaire dans l’Unité des Explorations Fonctionnelles Neurologiques dirigée par le Dr Paul Sauleau, s’est en effet vu attribuer un poste d’accueil de recherche au sein de l’INSERM à partir de décembre 2015 et ce pour une durée de deux ans. M Kuchenbuch, pédiatre de formation, s’est orienté au cours de son internat vers la neuropédiatrie et plus précisément l’épilepsie de l’enfant. Après un stage d’internat en neurophysiologie clinique de l’enfant à Necker-Enfants malades et durant les trois années passées dans l’unité des explorations fonctionnelles neurologiques au CHU de Rennes, il a acquis une expertise supplémentaire dans l’interprétation des électroencéphalogrammes de l’enfant. En parallèle de cette activité clinique, il a obtenu un diplôme de Master 2 en traitement du signal et de l’image (SIBM) et poursuit maintenant son parcours scientifique par une thèse d’Université. Ce travail de thèse sera encadré par les 2 équipes du LTS (Dr Fabrice Wendling et Dr Pascal Benquet) et de l’hôpital Necker-Enfants malades, Université Paris Descartes (Pr Rima Nabbout et Dr Anna Kaminska). Il consistera à caractériser quantitativement l’aspect électro-clinique d’une épilepsie particulière du nourrisson (l’épilepsie avec crises migrantes du nourrisson) grâce à des outils de traitement du signal développés par l’équipe du LTSI en vue de sa modélisation bioinformatique. Le but a terme étant une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques, une détection précoce et l’identification de cible thérapeutique. L’équipe du Pr Rima Nabbout (INSERM UMR 1129, dirigée par le Pr Chiron) a publié ce syndrome en 1995, le gène majeur responsable de cette épilepsie en 2013, possède l’une des cohortes parmi les importantes de malades avec les données cliniques et EEG et a développé le modèle animal (KI-KCNT1). De plus, elle coordonne le centre de référence des épilepsies rares de l’enfant qui est un réseau national autour des épilepsies rares de l’enfant.

 

Pour ceux qui veulent en savoir plus :

L’épilepsie de l’enfant est une affection qui mérite tout l’intérêt de la communauté médicale et scientifique du fait de ses conséquences médicales, développementales, sociales et économiques. Si de nombreux progrès ont été faits ces dernières années, certaines formes d’épilepsie restent encore mal connues avec des difficultés au niveau du traitement et un pronostic réservé quant au pronostic des crises mais aussi du devenir cognitif. L’épilepsie avec crises partielles migrantes du nourrisson fait partie de ces épilepsies graves. Elle se caractérise par l’apparition de crises d’épilepsie débutant avant l’âge de 6 mois qui prennent en quelques mois un aspect « migrant » caractéristique. Ce terme vient du fait qu’elles semblent migrer d’une région cérébrale à une autre. De manière concomitante, on constate un arrêt des acquisitions motrices et cognitives de l’enfant avec un risque d’handicap important. Classiquement, cette épilepsie est dite pharmaco-résistante car les crises résistent aux traitements antiépileptiques actuels.

Récemment, l’équipe du Pr Rima Nabbout du CHU Necker-Enfants malades a démontré le lien entre cette épilepsie et une mutation d’un canal membranaire des neurones cérébraux (KCNT) qui accroît anormalement son ouverture chez les patients. Cette découverte a mis en évidence un paradoxe : ce canal est censé favoriser la stabilité membranaire mais sa mutation engendre une hyperexcitabilité neuronale responsable d’une épilepsie grave. Des travaux sont en cours pour élucider les mécanismes de cette épilepsie.

Le caractère innovant du projet consistera à préciser l’aspect électro-clinique de cette épilepsie et à déterminer les éléments pertinents permettant son identification précoce. Cette étape permettra ensuite la modélisation de cette épilepsie grâce aux sciences computationnelles. Cette discipline a pour but de formaliser les principes du fonctionnement cérébral sous forme de modèles biomathématiques testés ensuite par simulations numériques grâce à un ensemble d’approches mathématiques, physiques et de traitement de l’information.

L’objectif à terme est une détection plus précoce de cette épilepsie et une compréhension de ses mécanismes afin d’identifier les cibles thérapeutiques potentielles. Ces objectifs, ambitieux, ne peuvent être portés que par l’intelligence d’une étroite collaboration entre cliniciens-chercheurs et chercheurs en science fondamentale et de la mutualisation des ressources de centres de recherche de haute compétence.

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